Philo

2097 mots 9 pages
1. Dans ce texte, Schopenhauer entend montrer que « la partie la plus heureuse de notre existence est celle où nous la sentons le moins », thèse qu'il appuie sur la constatation de « deux faits ». Le premier, le plus abondamment développé, c'est l'affirmation d'une asymétrie essentielle entre le plaisir et la peine : le bonheur n'est jamais ressenti comme tel. Pourquoi cela ? Parce qu'un plaisir devenu quotidien n'est justement plus plaisant ; en d'autres termes, l'habitude fait décroître la jouissance. Un plaisir qui s'installe dans la durée devient une exigence normale de la vie, dont la présence ne procure plus de bonheur, mais dont la privation éventuelle se révèle douloureuse : celui qui s'est habitué à un train de vie fastueux le considérera bientôt comme normal, sans rien éprouver de positif ; mais qu'un revers de fortune en vienne à le ruiner et à ramener ses exigences à des proportions plus modestes, et le voilà qui souffre de la privation de ce qui auparavant pourtant n'apportait plus aucune satisfaction. Tel est donc le premier « fait » sur lequel s'appuie Schopenhauer, « la possession accroît la mesure de nos besoins » : plus nous possédons et plus ce que nous avons déjà nous indiffère, plus nous avons besoin d'autre chose pour raviver un plaisir toujours trop prompt à s'émousser. Une fois possédé, l'objet désiré nous indiffère et ne nous procure plus aucune joie. Aussi la satisfaction est-elle par définition transitoire et éphémère, puisque la possession ne parvient jamais à combler un désir qui se porte sans cesse vers un nouvel objet, douloureusement convoité. Mais précisément : non seulement rien au monde ne saurait véritablement nous satisfaire (puisque ce que j'ai m'indiffère et que je ne désire que ce que je n'ai pas), mais plus la quête du plaisir nous pousse à combler nos désirs et plus nous faisons dépendre notre bonheur des circonstances extérieures : plus j'ai satisfait de désirs et plus j'ai accumulé de choses qu'à présent je ne remarque

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