Philo
Nous avons pour habitude de penser que nous avons conscience de ce que nous sommes. En effet, la conscience est l'acte par lequel nous nous rendons compte par nous-mêmes que quelque chose a lieu en nous et hors de nous. C'est donc nous-mêmes qui sommes conscients. « Avoir conscience de », c'est agir, penser, sentir et en plus savoir que l'on agit, que l'on pense ou que l'on sent. Être conscient, c'est donc être présent au monde. Si l'on en croit Locke, la conscience de soi fonde la possibilité de se savoir une seule et même personne tout au long de sa vie. De cette manière là il semble y avoir une similitude entre la conscience de soi et la connaissance de soi. Pourtant, suffit-il de s’apercevoir, de se donner la représentation de soi-même pour prétendre être ce que j'ai conscience d'être ? Suis-je maître de mes représentations ?00 Ne me ferais-je pas plutôt des illusions sur moi ? La conscience est-elle immédiate ? N'est-elle pas immédiate et réfléchie ? Comment puis-je être à la fois sujet et objet de ma propre conscience ? Tout le problème est de savoir si nos représentations certifient ce que nous avons conscience d'être. Ces représentations sont-elles complètes, vraies ? Ou bien incomplètes voire fausses ? Ce que je suis « réellement » correspond-il à l'image que j'ai de moi ? Nous verrons dans un premier temps que la conscience de soi est une connaissance immédiate de soi-même et du monde. Nous montrerons pourtant que la conscience joue un rôle dans la perception et que celle-ci ne nous rend pas totalement transparente à nous-mêmes.
Dans ses Méditations métaphysiques, Descartes, par le biais de l'expérience du cogito, « Je pense donc je suis », fonde la conception moderne du sujet comme « substance pensante », c'est-à-dire, comme conscience. En résulte alors un raisonnement cartésien qui se fait en trois étapes. Tout d'abord, il prend conscience de l'inexactitude potentielles de ses connaissances. Il