Philo
Sujet de dissertation philosophique proposé aux élèves de section S en DST le 14 janvier 2006
Nota Bene : Ce sujet fait également l'objet de commentaires dans les fiches méthodologiques ("didactique" et "empirique") de dissertation.
1. Détermination du problème
1.1. Définitions
"OEuvre d'art" : la question est précise. Elle exclut l'art au sens de l'artisanat et les questions esthétiques en général (la question n'est pas de savoir si on a besoin de culture pour apprécier un coucher de soleil) pour se restreindre aux beaux-arts. L'oeuvre d'art s'oppose à l'objet utilitaire (elle vise le beau) et aux choses naturelles (elle provient du travail de l'artiste).
"Etre cultivé" : il s'agit bien ici de l'érudition livresque, corpus de connaissances transmises par l'éducation et portant sur la science, l'histoire, la littérature, la mythologie etc. Pas question d'entendre "être cultivé" au sens ethnologique de "appartenir à une culture donnée" (la culture wolof, amérindienne ou occidentale, par exemple). La culture s'oppose à l'ignorance, à l'illétrisme.
"Goûter" : verbe ambigu qui connaît trois acceptions. Primo, on peut l'entendre comme synonyme de "tester", "essayer". Secundo, on y voir un synonyme de "prendre plaisir à", de "trouver bon et agréable" (sens vieilli, qu'on trouve surtout dans la langue du XVIIè, ainsi chez La Fontaine : "L'âne qui goûtait fort l'autre façon d'aller, Se plaint en son patois..." Fables, III, 1. Tertio, il peut se lire au sens de "juger", "apprécier avec justesse" (associé au "bon goût"). L'acception purement gustative du verbe "goûter" pouvait ici être écartée sans hésitation (on ne lèche pas les statues SVP !) : pourtant, plusieurs copies ont évoqué la dégustation oenologique (art = pinard ?) ou la pâtisserie comme exemples. Ce n'était pas exactement à ce niveau que se posait le problème.
1.2. Forme de la question
"Faut-il" : verbe fort. La question porte sur la