Philosophie et science
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Philosophie et science Pour nous autres, hommes modernes, science et philosophie étaient rivales : cette rivalité s’est dissoute pour disparaître dans la victoire de la science sur la philosophie. Seuls quelques attardés considèrent encore la philosophie comme une discipline vivante. Mais cette évidence est trop évidente, trop certaine pour ne pas être suspecte, c’estàdire tout simplement à examiner. En d’autres termes et pour préciser, ce qui paraît clair c’est que l’expression
« connaissance scientifique » est un pléonasme. Les conséquences sont de taille, car alors il ne reste plus à la philosophie que l’éthique si on comprend celleci comme réflexion sur la morale, et l’épistémologie qui pourrait bien n’être qu’un doublet vulgarisateur de la science. Afin de tenter d’éclaircir cette difficile et centrale question nous allons examiner deux types de savoir, mathématique et physique, en les comparant à la philosophie. 1. La mathématique est une discipline rigoureuse : proposition à laquelle tout le monde souscrira comme si on énonçait là une banalité. Pourtant on ne se demande pas en quoi consiste cette rigueur de la mathématique, rigueur que ne pourra jamais égaler la philosophie. Cette rigueur vient de ce que la mathématique élabore ellemême ses objets qui sont de nature idéelle. Ainsi le triangle, même si je le trace au tableau ou sur une feuille, n’est pas celui sur lequel je raisonne. La mathématique alors ne s’occupe, en quelque sorte, que du maniement de ces objets idéels sans d’ailleurs se soucier de savoir s’ils correspondent à une réalité extérieure : A = B s’écrit sans savoir ce que sont A, B,