Philosophie : intérmédiaire
I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ?
La question engage à une réflexion sur les conditions de la science et de la connaissance.
Elle doit conduire à reconnaître d'une part les limites de la connaissance (doute, croyance), et les conditions de ces limites, d'autre part les processus "dialectiques" de l'accès à la connaissance, accès qui n'est jamais immédiat (rôles de l'étonnement et de l'hypothèse).
Attention à ne pas prendre "savoir" seulement au sens de "savoir que ...". Il s'agit ici essentiellement de la possession d'un savoir "scientifique", ce qui suppose une précision particulière.
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II - UNE DEMARCHE POSSIBLE
A - LE SAVOIR COMME REMINISCENCE
Si l'on prend l'opposition "savoir/ignorer" dans son sens le plus commun, il semble que les deux termes s'opposent et se complètent parfaitement, ne laissant pas de possibilité tierce.
Je sais ce que j'ai appris (par l'expérience ou par l'instruction), et, ce que je n'ai pas appris, je l'ignore.
Cette alternative schématique est d'ailleurs exploitée par les sophistes contre l'entreprise philosophique de Socrate (Saint Augustin reviendra d'ailleurs sur ce problème dans son De Magistro) .
D'après les sophistes, on ne peut rien apprendre que l'on ne puisse reconnaître comme vrai.
Or, comme l'on est d'abord ignorant, toute science est dès l'abord impossible.
A cela, Socrate répond (dans le Ménon ) que le savoir est possible comme réminiscence, réappropriation d'un savoir oublié.
L'ignorance, de ce point de vue, serait ignorance apparente.
L'âme, avant son incarnation, aurait pris connaissance des vérités éternelles, qu'un effort de la raison suffirait à se réapproprier. Un intermédiaire entre savoir et ignorance, permettant de passer de l'ignorance au savoir, est alors trouvé.
B - LA CONSTRUCTION DU SAVOIR
Cette solution platonicienne est cependant essentiellement "mythologique", il faut la comprendre analogiquement.
Ce qu'on doit en retenir, c'est