Philosophie, le bonheur
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L•ES•S
La quête du bonheur
Tout le monde veut être heureux
• Il est difficile de concevoir un individu recherchant, non le bonheur, mais son propre malheur. L’accès au bonheur paraît être un désir universel, mais après ce constat, c’est la définition même du bonheur qui fait immédiatement problème. • Étymologiquement, bonheur désigne ce qui échoit à un sujet, mais par hasard, en fonction d’une « chance » : l’individu le recevrait alors passivement. Si cette chance est « bonne », cela signifie-t-il qu’elle nous accorde un « bien » (y compris moral), ou plus simplement quelque chose de momentanément agréable ? Surgit ici une nouvelle difficulté : le bonheur peut-il être admis comme passager ? N’implique-t-il pas au contraire un état durable ? Enfin, s’il nous est accordé par des circonstances heureuses, comment s’en rendre maître ?
La conscience d’être heureux
Avant d’aborder ces questions, on doit souligner que le terme ne s’applique qu’à un être pleinement conscient, et donc capable, d’une part de concevoir ce qui pourrait le rendre heureux, de l’autre d’apprécier la situation dans laquelle il se trouve. Ce n’est que métaphoriquement que l’on peut évoquer le bonheur d’un enfant ou d’un animal, car il n’y a de bonheur que là où existe une réflexion sur l’accord possible entre l’être et le monde.
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Bonheur et moralité
La vertu favorise le bonheur
• La philosophie de l’Antiquité affirme globalement une relation entre la vie heureuse et l’exigence morale : rechercher le bonheur, c’est viser le souverain Bien. Dans ce contexte, le bonheur résulte de décisions humaines, il ne dépend plus seulement du hasard. • On peut alors considérer que le bonheur est la conséquence de la pratique de la vertu : le sage, l’homme vertueux, est justement récompensé de ses efforts. C’est la définition de la vertu qui divise ensuite les philosophes. Aristote considère qu’être vertueux, c’est réaliser pleinement ce pour quoi on est apte : la vertu de l’homme