Philosophie : y-a-t-il une vérité historique?
Jean Jaurès, grand homme politique de l'histoire du XIXe et XXe siècle, s'interroge sur la véracité de l'histoire dans son Discours à la jeunesse (1903) en y expliquant que l'histoire humaine est selon lui "un effort incessant d'invention, et la perpétuelle évolution est une perpétuelle création". Dès lors, il n'admettrait aucune vérité ou réalité reliée à l'histoire. De la même manière, nombreux sont les philosophes qui, depuis l'apparition de l'histoire souvent reliée à l'invention de l'écriture apparue il y a environ 5300 ans, s'interroge sur le caractère vrai de l'histoire. Y-a-til une vérité historique ? Nous nous interrogeons sur le rapport qu'il peut exister entre l'histoire, en tant que discipline, et la vérité, qui pourrait alors la caractériser.
L'histoire est un terme dont la définition est ambigue car ambivalente. Dès lors, elle se réfère non seulement aux évènements historiques en eux-mêmes, mais aussi au récit de ces évènements. En effet, du grec "historia", l'histoire relève d'une recherche, d'une "enquete" de faits qui se sont déroulés précédemment, que ce soit pour un peuple ou une espèce. L'histoire est également perçue comme un science puisqu'elle porte sur l'étude de faits passés. L'historien mène donc une recherche à partir de traces, de signes que sont les documents historiques, de réels témoignages, une véritable enquête presque scientifique afin de comprendre le déroulement des faits.
La vérité, d'un point de vue philosophique, est une notion ardue à fixer. En effet, le fait de définir c'est déjà trouver la vérité d'une notion. Néanmoins, la vérité peut être définie dans sa nuance avec la réalité : la vérité porterait ainsi sur le discours, l'énoncé qui doit être en adéquation avec l'ordre des choses, tandis que la réalité qualifierait les choses en elles-mêmes.
"Y a-t-il une vérité historique ?" Cette interrogation présente également une possibilité de multiplicité des vérités historiques :