Phisique-chimie
Pétrochimie et chimie ex-biomasse
La pétrochimie est une industrie mature qui a connu et continue à connaître de profonds changements. Les régions historiquement productrices — États-Unis, Europe et Japon — ont vu leur part de marché diminuer au profit de l’Asie et du Moyen-Orient. Les choix d’investissements inhérents à cette évolution commencent à avoir aujourd’hui un impact significatif sur la disponibilité et le prix de certains intermédiaires pétrochimiques, que les industriels envisagent de plus en plus de produire à partir de biomasse, matière première renouvelable et abondante. Cette nouvelle voie présente un bilan gaz à effet de serre (GES) a priori plus favorable que les filières fossiles de référence.
La pétrochimie est l’industrie qui traditionnellement transforme des ressources fossiles, telles que les gaz de pétrole liquéfiés (GPL) (propane ou butane), le naphta ou le gazole (coupes pétrolières) et l’éthane (ex-gaz naturel), en grands intermédiaires pétrochimiques, qui seront eux-mêmes utilisés par l’industrie chimique dans la production de multiples produits finis (plastiques, fibres textiles, etc.). De manière schématique, les deux principaux procédés qui interviennent dans la pétrochimie sont le vapocraquage, capable de transformer du gaz ou du naphta en oléfines telles que l’éthylène, le propylène, les butènes et le butadiène, et le reformage catalytique qui ne traite que du naphta pour produire les grands intermédiaires aromatiques tels que le benzène, le toluène et les xylènes. Citons également le craquage catalytique en lit fluide qui, bien qu’étant un procédé de raffinage fournissant des bases pour carburants, produit des oléfines légères telles que le propylène. Les oléfines et les aromatiques subissent ensuite un ensemble d’étapes de transformation complexes (polymérisation, synthèses organiques, etc.), qui conduiront aux produits finis directement utilisables par le consommateur final ou les industriels (constructeurs