Phiso
Introduction :
La nature du désirable recouvre l’ensemble des dimensions humaines. Si l’on se demande, (comme a pu le faire Socrate dans le Philèbe ou le Banquet de Platon), ce qu’est le beau, le juste ou le bon, c’est toujours de la nature du désirable (ce que l’on peut désirer ou ce que l’on désire) dont on parle.
Il apparaît que le désir est à figures multiples. L’histoire humaine ne serait autre que l’histoire des désirs humains.
La difficulté est alors évidente : le désir on ne sait pas par « quel bout le prendre » et l’on peut trouver deux raisons à cela : 1) Il a des formes diverses comme l’amour, la soif, la volupté, la cupidité, le souhait…Platon dit ainsi du désir en République 588c qu’il est une « bête multiforme et polycéphale » (à plusieurs têtes). Le désir recevrait donc des formes diverses qu’une définition ne parviendrait pas à rassembler, dont la définition ne pourrait restituer l’unité. Faut-il donc distinguer des espèces variées du désir comme les stoïciens ont pu le faire ? 2) L’autre raison de cette difficulté tiendrait au fait que le désir nous maintient dans un flux incessant. Nous aurions toujours la curieuse impression d’être pris dedans. La difficulté tiendrait au fait qu’on ne pourrait y échapper pour l’observer. La nécessité d’une distance théorique s’impose mais cet écart vis à vis de soi est-il possible ?
Tentons donc cette analyse du désir et voyons ce qui en résulte.
Le désir est l’expression d’un manque ou d’une privation. Le désir est une aspiration propre à l’homme, à ce titre il n’est peut-être pas un simple élan, une simple pulsion et c’est pourquoi le désir serait l’apanage des hommes et des dieux dans la culture grecque. Il différerait en ce sens de l’instinct dans la mesure où il n’est pas un comportement adaptatif stéréotypé, dépendant d’une programmation génétique.
Le désir renvoie à la capacité de représentation : il est un mouvement qui nous porte