Phèdre, Jean Racine, acte I scène 3 (Tirade de Phèdre)
Introduction :
Au XVIIIe, mouvement du classicisme s’étend en France et en Europe. Touche tous les arts ; né par opposition aux excès du baroque ; retour aux sources antiques perfection ; cadres et codes stricts ; rigueur, harmonie, art épuré. Volonté de trouver équilibre dans un siècle politiquement trouble (Fronde, guerres). Illustrer grandeur de France dans Europe, et celle de Louis XIV.
Génération d’artistes parfaitement insérés dans ce mouvement : Molière, La Fontaine, Bossuet, Boileau, Racine. Dramaturge : un symbole de la perfection de la tragédie classique ; parfaitement à l’aise dans cadre rigoureux des règles théâtrales ; historiographe du roi (1677) et Académicien (1673). S’est imposé face à Corneille. Cherche à émouvoir les spectateurs par violences des passions des héros. Cette violence s’illustre dans des œuvres comme Iphigénie, Britannicus, ou encore Phèdre.
Dernière tragédie (1677) qui met en scène le personnage éponyme, amoureuse de son beau-fils Hippolyte alors qu’elle est mariée à Thésée. Issue d’une lignée maudite. Cherche à cacher cette passion qui la dévore. H en aimant une autre, la jalousie de P la conduira à se taire lorsque de fausses accusations seront lancées contre lui, ce qui conduira à la mort d’H comme à la sienne.
Extrait situé acte I scène 3, écrit en vers, première scène ou P apparaît. C’est une tirade de P s’adressant à sa nourrice Oenone. Fait deviner les tensions dramatiques de la pièce. P y déclare son amour pour H et raconte les différentes manifestations de ce sentiment qu’elle sait impossible et contre-nature
Comment l’expression de l’amour fait-elle apparaître une violence tragique ?
Il sera intéressant d’étudier dans un premier tps les manifestations de l’amour, pour ensuite s’intéresser à la fatalité de ce sentiment.
I -LES MANIFESTATIONS DE L’AMOUR
A) Les manifestations physiques
Des sentiments contradictoires
v.5 : « Je le vis, je rougis, je