Texte sur le piano…

Lumière sur scène…
Un piano surgit de l’obscurité,
Un pianiste y agite ses petits doigts…

Puis vient la fin du morceau.
Il regarde le public…

Le pianiste :
Vous vous demandez peut-être ce que je fais ici ?
Incongru non ?
Mon arrivée ici ne l’est pas moins…
J’étais là, sur ce banc, ma main gauche pianotant de concert avec ma main droite,
Et puis… j’ai perdu pied,
Je suis tombé de la portée.
Une chute en Ré mineur qui s’est terminé dans un vibrato sinistre : Une noire Absolue.
Un Silence définitif.
Mais un bourdon se mit à m’agacer l’oreille… Lancinant, obsessionnel. Je me suis dit qu’il fallait que je m’accroche à quelque chose… J’ai tâtonné, tâtonné… Je suis tombé sur une croche… Une double… Et avec courage, je me suis hissé pour suivre le Bourdon à l’oreille…

Evidence des évidences : Ce bourdon était joué par un Hautbois ! Un Hautbois de Noël !
Et me voilà.

Descendant sur la pente des évidences, j’atterris ici, heureusement, un « pianissage » sans fausse note, en douceur, andante, ma non troppo !

Et je me suis retrouvé ici, dans un bois… Je suivais un hautbois à l’oreille et j’ai mis le pied dans un vrai bois !
Et le son de hautbois venait de cette lampe… j’ai eu envie de l’accompagner…

Il est loin le palais des Glace ! Elle est loin la douce nuit de Noël… On devait y jouer la messe de Charpentier…

Kyrié Eleïson… La la la la la la la… Vous connaissez ? Quelle douce musique…

Enfin…
(il frotte la lampe qui libère un génie ?)

Génie :
Arf ! Brrr… Rharg ! Qu’est ce que je tiens ! (il se mouche bruyamment ),
Houah, ça c’est la super classe ! Un piano… A queue !

Euh… C’est vous qui faisiez de la musique là ? C’était bien, vraiment ! ça m’a débouché, tout débouché… c’est libérateur votre musique, si si ! (atcha !!!)

Bon, bon, c’est pas tout ça, mais… En tant que Génie de l’hiver,
Vous m’avez libéré de ma lampe à Gaz,
Ainsi, en vertu des pouvoirs que me sont conférés, je nous Déclare mari et femme.