De la phénoménologie

C’est une discipline avant tout philosophique née au 18° des travaux de Hegel, suivis au 19° des travaux de Husserl, puis au 20° de ceux de Heidegger, Merleau-Ponty et surtout Binswanger en tant que psychiatre et psychanalyste responsable de la clinique suisse de Kreuslingen, héritée de son père psychiatre lui-aussi.

Le mérite de la phénoménologie consiste en ce qu’elle remet en question les moyens même d’acquisition de nos connaissances. Poursuivie dans la voie de l’existentialisme par Sartre puis Levinas et maintenant Paul Ricœur, étirée vers une nouvelle compréhension de la psychose, par Pierre Fédida, et de nombreux psychanalystes Lacaniens, elle nous ouvre à une nouvelle manière de penser en remettant la philosophie au goût du jour avec ses droits fondamentaux de science humaine. Binswanger, plus que tout autre fait le lien entre psychiatrie et philosophie.

La philosophie husserlienne se veut une philosophie du sens et fait table rase des préjugés accumulés, autant que c’est possible. Qu’est-ce qu’un objet ? Ne doit-on pas nous questionner sur notre perception avant de définir un objet ? Pour Brentano, son professeur, l’objet extérieur était représenté à l’intérieur sous la forme d’un objet pensé et déformé, une représentation. Pour Husserl, un pas décisif est fait pour supprimer cette distance entre intérieur et extérieur. L’objet n’est que la perception que nous éprouvons. D’ailleurs, sans perception, l’objet n’est pas. L’étude de la perception nous aidera donc à ce pas décisif si toutefois nous découvrons une méthode pour observer la perception comme tout autre objet observable.

La phénoménologie est une logique fondamentale. Elle cherche comment en fait il y a de la vérité pour nous. L’expérience exprime ce fait, au sens husserlien. Pour décrire ce qui est effectivement vécu par celui qui juge, il faut s’en tenir à cette description qui épouse étroitement les modifications de conscience. L’hypothèse de travail est la