Pierre thibault
PAR LUCIE DUMOULIN
PieRRe thiBaUlt : architecte de l’émerveillement depuis les cabanes dans les arbres de son enfance, pierre thibault n’a cessé de jouer dans et avec la nature.
Peu d’entre nous avons eu la chance de visiter la superbe villa du lac Castor, un bâtiment duquel se dégage autant l’émotion que la solidité. Heureusement pour nous, tous les quotidiens québécois en ont parlé, de même que des publications comme Vie des Arts, Canadian Architect et d’autres à travers le monde, car la résidence — nichée dans la forêt mauricienne, sur le bord d’un des nombreux lacs Castor de la province — s’est mérité le Prix d’excellence de l’Ordre des architectes du Québec en 2000. Les jurés ont, semble-t-il, été impressionnés par l’intégration exceptionnelle de l’habitat dans son environnement. Il serait difficile de contredire ce point en observant les majestueux troncs de pin gris qui traversent la maison de bas en haut, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Cette fois-ci, la forêt enchantée et le château (car c’est toute une cabane !) ne font qu’un. Cette facture si originale et si efficace, l’architecte Pierre Thibault ne l’a pas reprise depuis. Les recettes ne semblent pas son fort. Mais il tient à ce que ses bâtiments soient bien intégrés à leur environnement. En 1997, au moment de lui remettre le prix de Rome, le Conseil des arts du Canada avait déjà noté qu’il se distinguait « par une approche sensible au milieu dans lequel doivent s’insérer les projets ». (Le prix lui a donné droit à un logement sans frais à Rome pendant un an.) « C’est vrai, dit l’intéressé, que je suis préoccupé par l’intégration des bâtiments dans le paysage, mais aussi dans la dimension culturelle, sociale et historique d’un lieu. Une nouvelle construction peut contribuer à mettre un endroit en valeur — ce qui est loin d’être toujours le cas — de la même la maison saine
manière que cet endroit peut la mettre en valeur. Pour moi, toute dépense d’énergie — humaine et