Pietro metastasio
De son vrai nom Pietro Antonio Domenico Bonaventura Trapassi, il naquit à Rome, où son père, Felice Trapassi, qui était originaire d'Assise, avait fait partie d'un régiment corse des armées de la papauté. Il avait épousé une jeune femme de Bologne, Francesca Galasti, et s'était installé à son propre compte comme épicier sur la Via dei Cappellari. Deux fils et deux filles étaient nés de cette union. Le fils aîné, Leopoldo, devait jouer un rôle important dans la carrière et la vie du poète.
On rapporte que Pietro, alors qu'il était encore enfant, attirait sur lui l'attention de foules de curieux en improvisant et en déclamant, à l'impromptu, des vers sur un sujet donné. C'est à l'une de ces occasions en 1709, que deux hommes importants s'arrêtèrent pour l'écouter. Il s'agissait de Giovanni Vincenzo Gravina, renommé pour son érudition juridique et littéraire autant que pour sa position supérieure au sein de l'Académie d'Arcadie, et Lorenzini, un critique assez connu. Gravina fut séduit par les dons poétiques du jeune garçon et par son charme personnel; il prit Pietro sous sa protection; quelques semaines plus tard, il l'adopta. Felice s'estima heureux de pouvoir fournir à son fils une chance de recevoir une éducation de qualité et une introduction dans la haute société.
Gravina hellénisa le nom de Pietro Trapassi en son équivalent grec Metastasio (Métastase) et voulut faire de son fils adoptif un juriste, comme lui-même. Dans ce but, il lui fit apprendre le latin et commencer des études juridiques. Dans le même temps, il encouragea ses dons littéraires et produisit le jeune prodige en privé et dans les salons romains. Métastase se trouva bientôt confronté aux plus célèbres improvisateurs de toute l'Italie. Les journées passées à des études contraignantes et les soirées passées à improviser jusqu'à quatre-vingts strophes dans la même séance eurent tôt fait de compromettre la santé de Pietro et d'épuiser ses dons poétiques. À cette époque, Gravina