Justifier l’indéfendable historique dans une plaidoirie

L’horreur est humaine, Caligula est un homme.
C'est la place de l'exceptionnel dans un récit d'histoire
Nous sommes tous différents et avec pourtant tellement de points en commun : la cruauté ?
Une histoire commune et individuelle, des croyances, des sentiments, des passions, des humeurs, des douleurs, des joies... Une situation, une carrière, une famille... un rôle dans la société, ne serait que dans votre voisinage ou dans votre entreprise, qui tiennent un rôle sur un marché ou dans un quartier... qui tiennent un rôle dans une économie ou dans une ville, qui tiennent un rôle sur cette planète.
Nous avons aussi une multitude de langages, celui de notre pays d'abord, puis le nôtre propre avec nos expressions, nos intonations, notre corps, notre voix.
Et certains tombent dans l’indicible, Caligula était comme nous un homme qui a pour diverses raisons que nous allons évoquer, perdu pied au cours de son règne…

Les souffrances endurées par les victimes et leurs proches sont infiniment respectables. Il est impossible pour qui n’a pas vécu de tels drames de prétendre donner des leçons. Je n’ai aucune autorité à parler au nom des victimes. Je ne peux qu’ qu’exprimer une vraie compassion face à leurs souffrances et un profond respect .
Le dégoût, la colère, la révolte, voire la haine que peut leur inspirer le coupable de leur malheur est à diluer dans les affres d el ‘histoire qui a pesé sur les épaules de celui pour qui je plaide des «démons» qui l’ont fait basculer dans l’innommable.

J’ai la conviction que, quelle que soit sa culpabilité, rien ne peut enlever à une femme ou à un homme sa dignité d’être humain. Nous nous interdisons de l’enfermer dans la condamnation historique sans appel plaquée sur lui. Nous essayons d’être particulièrement attentifs : les indéfendables, eux aussi, font partie des exclus!
Nous ne sommes ni offenseurs, ni offensés, mais seulement témoins de ce qu’en même temps