Platon et les sophistes
Les reproches de Socrate (dans la bouche de Platon) ont attaqués les "sophistes" qui comme avec les idées de relativisme et de nominalisme étaient les "ennemis" de l'idéalisme Platonicien qui les déconsidère et les ridiculise [2] :
• les sophistes font payer leurs leçons comme d'autres maîtres de technaï (sculpteurs, potiers, etc.), alors que la sagesse (sophia, voir plus haut) ne peut être ravalée au rang de technè et que la faire payer, c'est la corrompre. Platon était issu de l'aristocratie, alors que les sophistes étaient issus du peuple et des classes populaires (et souvent étrangers ou métèques dans la Grèce antique).
• les sophistes sont amoraux, puisque leur enseignement peut servir tout aussi bien à donner des armes à l'injustice, alors qu'ils prétendent donner à leurs élèves une éducation.
• les sophistes manipulent le langage et préfèrent l'efficacité à la vérité.
Platon n'attaque que modérément les « grands » sophistes dont il est question plus haut. Ses dialogues mettent en scène des joutes entre des disciples de ces sophistes et Socrate (qui vient aisément à bout d'eux).
Cependant, certaines thèses philosophiques défendues par les sophistes sont prises au sérieux par Platon:
• thèses épistémologiques: Les sophistes sont considérés comme relativistes par Platon. Protagoras affirme ainsi que "l'homme est la mesure de toutes choses". Cela signifie que la vérité n'est pas quelque chose d'indépendant de l'homme, mais qu'elle dépendra de notre perspective. En allant à peine plus loin, on soutiendra la thèse que rien n'est vrai, et que tout est relatif. Il n'y pas de doute que la doctrine des Idées est une tentative de nous sortir du relativisme des sophistes.
• thèses politiques: Elles ne sont pas séparables des thèses épistémologiques. Si l'homme est la mesure de toute chose, alors les lois de la cité ne sont pas guidées par ce qui est bien en soi, mais par ce que les hommes sont convenus d'adopter. C'est le