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Dans les monarchies purement constitutionnelles, le roi conserve l'essentiel du pouvoir: c'est le cas du prince de Monaco ou du roi du Maroc depuis la Constitution de 2011. En revanche, dans les monarchies parlementaires de type européen, selon la formule de Louis-Philippe, «le roi règne mais ne gouverne pas», c'est-à-dire qu'il ne s'occupe pas de la gestion quotidienne de l'État.
Mais alors, à quoi servent ces monarques?
Il me semble qu'ils répondent à quatre fonctions politiques essentielles.
Une fonction de symbole : ils incarnent la stabilité, la continuité et l'unité d'un régime. Le roi est le père de la nation, garant de son unité.
Une fonction d'incarnation: le Prince donne un visage à l'État, contribuant ainsi à réchauffer «le plus froid des monstres froids» naguère décrit par Nietzsche. Face au pouvoir sans visage de nos technocraties contemporaines, la royauté paraît finalement un pouvoir très humain!
Une fonction de garantie des droits et libertés: depuis le XVIIIe siècle, il y a un lien profond entre monarchie parlementaire et État de droit. On en a eu un exemple frappant au XXe siècle dans le monde arabe où le déclin des libertés et des droits de l'homme a immanquablement suivi le passage de pays monarchiques à un système républicain. Ce fut le cas en Libye, en Tunisie, en Égypte, en Irak, en Afghanistan, où les monarchies tempérées ont laissé place à des républiques radicales dirigées d'une main de fer par des dictateurs. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, loin d'incarner l'arbitraire, le roi dans le cadre d'une monarchie constitutionnelle est bien souvent l'ultime recours pour le citoyen: sous l'Ancien Régime en France, et dans la tradition monarchique en général, il existe un droit de pétition et un droit de grâce dont le roi est le seul garant.
Finalement, la monarchie constitutionnelle est le régime le plus libéral au