Poete Engage
De tout temps, la poésie a connu diverses orientations. La poésie antique est caractérisée par les grandes épopées, l’œuvre d’Homère en est un exemple, puis elle a évolué vers une poésie courtoise au Moyen-Age, pour se diriger ensuite vers une poésie lyrique au XVIème S., par exemple associée à la figure d’Orphée. Aux XVII et XVIIIème siècles, la poésie est dite classique, elle est largement codifiée, l’alexandrin devient une obligation. Au XIXème S., le genre poétique cherche à s’émanciper avec le romantisme ou renouant avec le lyrisme, créant un genre tel que le symbolisme, mais aussi exprimant des observations à caractère social. Au XXème S., la poésie se fait novatrice avec la période surréaliste, l’engagement dans des causes à défendre est plus présent, notamment pendant les périodes de guerre.
Ainsi il y a eu évolution de la mission du poète, initialement créateur d’une vision à l’aide des mots, exprimant des émotions, il prend un nouveau rôle. La mission devient civilisatrice en se manifestant comme guide pour la société, critique en exprimant son indignation ou sa révolte dans le contexte de son temps, en fonction de ce qu’il observe.
Les questions qui se posent alors sont : Est-ce que le poète est dans son rôle ? Est-il le mieux placé pour exprimer des points de vue en utilisant son art ? Est-il normal qu’il utilise sa notoriété pour dénoncer les travers de la société ? Ce faisant, n’y-at-il pas des limites à son action et à son influence ? C’est donc ce dont nous allons tenter de traiter.
Le poète est un visionnaire et un créateur. Il détient un pouvoir sur le monde grâce à son talent dans l’emploi des mots, dans l’expression de ses sentiments intimes, dans sa façon de présenter son expérience qui est nécessairement très subjective. Il est un homme de culture et se classe implicitement dans la catégorie des « humanistes