Politique commerciale stratégique
"Un bilan général du débat entre protection et libre-échange se révèle donc peu concluant, même si des avancées récentes semblent conduire à considérer que le protectionnisme n'est pas nécessairement une hérésie économique. On peut penser, sous réserve de progrès analytiques, que le protectionnisme est une politique en quête d'une théorie." (Michel Rainelli-Le commerce international-1988).
La théorie traditionnelle de l’échange international est celle du libre-échange, ses défenseurs affirmant que la suppression de toutes les barrières à l’entrée des biens et des services dans un pays favorise à long terme le développement économique général et permet d'obtenir une meilleure efficacité grâce à une utilisation optimale des facteurs de production par la spécialisation géographique de chaque pays (théorie des avantages comparatifs). Cette théorie se base sur deux hypothèses. Tout d’abord, celle de la validité du théorème HOS : les pays ont intérêt à se spécialiser dans les productions qui utilisent dans la plus grande proportion, le facteur dont ils sont le mieux pourvus. La seconde hypothèse est celle de concurrence pure et parfaite selon laquelle le marché répond à cinq conditions : atomicité du marché, homogénéité des produits, transparence du marché, libre entrée et libre sortie, libre circulation des facteurs de production. Mais le libre-échange est en réalité très rare dans le commerce international. Depuis le milieu des années 1980, des détracteurs au libre-échange ont commencé à mettre en avant les avantages du protectionnisme. Certains d’entre eux voient en la Politique Commerciale Stratégique une assise théorique au protectionnisme. En effet, les marchés sont généralement en situation de concurrence imparfaite, cette concurrence prenant la forme d’un oligopole. De plus, nous pouvons observer que les rendements sont la