Politique
La part d’ombre de l’«homo oeconomicus» De la nécessité d’une éthique de gestion intégrative et utile à la vie
Conférence lors du «Michaelsempfang» du bureau catholique le 17 septembre 2008 à l’Académie Catholique de Berlin
I. De la notion et de son arrière-plan « Homo oeconomicus » signifie d’abord l’être humain qui s’occupe de la gestion d’une maison. Certains préfèrent toutefois y voir également « l’être humain économique », qui devient objet des relations d’échange. De toute façon, ce mot-clé controversé est une partie essentielle de l’économie classique et revient encore malgré toutes les modifications dans la variante néoclassique. Il est l’objet de polémique et d’apologétique. Nous voulons aborder ce mot-clé, sans en faire une caricature, mais en discutant les problèmes par rapport à l’éthique et à la théorie économique voire l’économie.1 Pour l’origine du mot ce qui suit est peut-être important en abrégé. Le ménage domestique n’a maintenant plus de rôle central. Le mercantilisme du début des temps modernes a changé fondamentalement la forme de la gestion. L’économie de marché à ses débuts visait à la maximisation du profit. Le changement de mentalité des commerçants devint alors l’idéal pour l’homo oeconomicus. Au milieu du 18ème siècle les physiocrates avaient la conviction que les processus économiques se déroulaient conformément à des lois naturelles. Au centre se trouvait le principe de rationalité, que l’on avait compris en tenant compte du comportement humain comme un effort d’intérêt personnel pour atteindre le plus possible de gain et de jouissance avec le moins de dépense possible. Hédonisme et égoïsme devinrent des principes directeurs en économie. La course démesurée aux avantages économiques n’était
1
Quant au sujet, cf. à titre introductif A. Suchanek, Homo oeconomicus, dans : G. Enderle et alii (édit.), Lexikon der Wirtschaftsethik (Lexique de l’éthique des entreprises), Freiburg, i. Br. 1993,