Conte de quand c’est retombé

Tour qui tombe. Elle se grignote et sa salle d’armes et de nourriture tout en bas est inondée. Tour qui tombe.
Roman qui voyage dans les temps.
Voyages qui racontent nos solitudes voulant aimer.
Nos amours sont là comme décontenancés. Ils n’ont plus leurs épées. Ils n’ont plus leurs habits de treillis.
Temps où la cloche peut, seule, sonner.
Plus de charpente pour l’abriter.
L’air la porte.
Plus de corde pour l’actionner, son pistil se féconde sur ses parois aimantées.
Et sa pluie retombe encore sur les ruines déjà englouties de cette terre qui ne se souvient plus qu’elle a dû un jour s’emmurer pour qu’échouent les assauts.
Terre qui ne se souvient plus des assauts.
C’est ça.
Terre qui est à nu.
Comme les vents. Comme tout ce qui la traverse à présent.
Sans obstacle pour dévier les sens des courants.
Tout est lignes droites. En tous sens.
Les arbres comme des roseaux se tendent pour recevoir les ondes électriques venues d‘en haut.
Les cours d’eaux, plaqués au sol, filent et se croisent se baignant les uns dans les autres. Plus besoin de source ?
Les airs s’engouffrent dans les pierres recouvertes de semences et l’on peut se rappeler des vallées.
L’oiseau qui est rené de ce chantier, maintenant grand, tout blanc, perce les nuées encore pleines de graines sauvées qui ont envies de s’en allées.
Et les poussières dans l’air, soulevées par les bruits des dernières pierres éclatées, brillent dans la lumière venue du sol, lumière de pétrole, lumière orange et bleue qui s’échappe en rayons des fissures de la croûte que l’on peut prendre pour céleste.
Tour qui tombe.
Tour qui tombe.
Cloche qui sonne.
Plus besoin de charpente.
Plus besoin de corde.
Son pistil se féconde sur les parois aimantées.
Fertile au dernier degré. Fertile comme l’escargot.
Un cyclone au loin a été désigné pour encore balayer.
Il vient. Il pousse son cri.
Comme le cygne. Comme le phœnix.
Il arrive.
C’est imminent.
Toutes traces passées