Pour en finir avec la dépendance affective
Lorsque j'ai commencé à analyser mes états d'âme, je n'avais pas encore vingt ans et je me rappelle qu'à cette époque, quand j'ouvrais mon journal, c'était parce que j'espérais réussir à décrire le malaise qui m'habitait. Mais bien sûr je n'ai pas encore réussi à trouver cette réponse qui m'aurait permis de me libérer complètement. C'est pourquoi, à un moment donné, j'en suis venu à mettre en tête de toutes mes réflexions: ¨ je ne sais pas ce que j'ai aujourd'hui... tout ce que je sais c'est que ça ne va pas. Je suis abattu, je suis triste, mais je n'arrive pas à m'expliquer l'origine de cet abattement ou de cette tristesse¨. Pendant des années j'ai rédigé mon journal, j'ai réfléchi, médité, avec autant de constance que ma tristesse. Puis, ô miracle, à un moment donné a surgit la réponse. Elle m'est apparue clairement à l'esprit, comme une banderole dans le bleu du ciel sur laquelle on pouvait lire cette phrase: ¨Non, non, je sais qu'on ne m'aime pas, je sais qu'on ne veut pas de moi ¨.C'était une conviction, une conviction dont le libellé avait toujours été là, enfouie au plus profond de mon subconscient. Et j'ai de suite réalisé que c'était cette conviction, profonde et obstinée, acquise très tôt dans l'enfance, qui avait fait de moi un névrosé, qui avait fait que j'ai toujours refusé de m'ouvrir, de m'exprimer et d'aller vers les autres. Plus tard, j'ai aussi compris que c'est à cause de cette conviction que je n'ai jamais pu connaître la vraie joie de vivre . Ce constat devenu conscient, j'ai su dès lors sur quoi je devais travailler. Mais ce n'est pas parce que ce constat était devenu conscient que du coup il fut désamorcé. J'ai dû vivre avec ma tristesse et avec ma tendance au repliement pendant longtemps encore. Ce constat a continué d'agir négativement