Lorsqu'un écrivain a recours à la fiction, il crée. Il crée un monde, une histoire, un personnage uniquement constitués d'encre et de papier. Il va ainsi donner vie à tout un univers. Certains écrivains vont s'arrêter et se satisfaire de cette pure création. D'autres iront plus loin, parfois mus d'esprits révoltés ou tout simplement garants de principes et de valeurs; leur création ne sera plus qu'un outil, la forme qui permet de transmettre le fond. La fiction devient alors leur vérité. Mais en quoi cette fiction peut-elle être un moyen efficace pour transmettre des leçons ? comment peut-elle être utilisée à des fins morales ? Pour résoudre ce problème
, nous aborderons l'utilisation de la fiction sous plusieurs angles : à travers le divertissement qu'elle apporte, les sentiments qu'elle touche puis les institutions qu'elle propose. Dans un premier temps nous, la fiction est un outil ou service du divertissement. D'une part, la fiction permet de donner vie à une idée, une véritée. En effet les leçons ( en général la morale) ne sont qu'un principe c'est à dire une notion abstraite présente dans l'esprit de l'écrivain. Elle n'est ni visible, ni palpable, c'est une idée.
L'insérer dans les comportements d'un personnage ou alors les principes d'un gouvernement fictif permet d'en faire ressentir tout son éclat. Prenons l'exemple de Diderot dans " Supplément au voyage de Bougainville". La mise en scène d'une utopie, d'un gouvernement et mode de vie idéal, permet de transmettre des valeurs de fraternité ou encore de simplicité. L'idée intégrée dans le récit, est alors animée, brillante. D'autre part, la fiction développe une dimension artistique et l'imagination du lecteur. Nombreux sont les romans de fiction où le lecteur découvre un monde imaginaire, inconcevable. Il entre dans un univers fantastique d'où surgissent des personnages inimaginables comme les hobbits dans " Le Seigneur des Anneaux" de J.R.Tolkien. La fiction est ici un moyen d'évasion