Pourquoi disserter

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Pourquoi disserter ?

La philosophie n’a pas d’objet, elle est définie par sa méthode. Elle peut s’interroger sur tout, contrairement à toute « science » qui se cantonne à un domaine et aux phénomènes qui s’y rattachent : la biologie ne s’intéresse pas aux faits économiques mais à ceux de la nature. La philosophie, elle, chapeaute toutes les sciences, et c’est en cela qu’elle en est la « princesse » (« la première d’entre toutes » ; plutôt que « la reine »), n’a pas de bornes puisqu’elle peut indistinctement s’interroger sur « qu’est-ce qu’un fait social ? » (en sociologie), « qu’est-ce qui est historique ? » (en histoire), « le vivant » (en biologie) ou « la mathématique est-elle un jeu de l’esprit ? ». Au-delà des sciences, elle est évidemment capable de s’interroger sur « le temps», « les robots », « le probable », « la fête »… Tout ce qui touche à notre réalité.

Ce foisonnement de questions n’est pas pour autant synonyme de désordre philosophique, bien au contraire. D’abord, malgré l’inexistence d’un objet qui serait particulier à la philosophie, on peut tout de même définir ses différents « thèmes » : l’esthétique, l’éthique, la politique, l’épistémologie et la métaphysique (la théologie…). Ensuite, pour juguler cette inflation la philosophie fut obligée de mettre au point une méthode radicale pour fonctionner correctement. S’interrogeant sur son but, la philosophie peut répondre : « j’ai un objet, au-delà de ses multiples réalités, ‘‘l’essence des choses’’ ». Ainsi, alors que toute science cherche à expliquer une réalité particulière, la philosophie « déroule » le fonctionnement même de cette explication. Elle définit chaque domaine dans lequel chaque science se trouve ensuite « encerclée ». La science est « enfermée » dans son objet ; ainsi l’économie ne sortira jamais d’une explication économique des phénomènes (le vieillissement, par ex). Là où la philosophie s’élève et contemple cet objet même, car elle seule « pense » et est « objective ».

Pour

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