Pourquoi les crises reviennent toujours
FICHE DE LECTURE
Lucien ORIO et Jean-José QUILES
« Keynes: Les enjeux de la Théorie générale », Armand Colin, Paris, 2009, 182p
Les auteurs :
Lucien Orio est agrégé de sciences sociales, professeur d'histoire et d'analyse économique et Maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Bordeaux. Il est aussi, tout comme Jean-Jose Quilès, professeur de chaire supérieure au lycée Michel-Montaigne, à Bordeaux. Ce livre est une refonte d’un précédent livre « L'économie keynésienne : un projet radical », Lucien Orio et Jean-José Quilès, Coll. CIRCA, Paris : Nathan , 1993.
Le contexte de l’ouvrage :
Dès la préface, la présentation du contexte historique de la création de la Théorie Générale met en garde contre les préjugés sur l’œuvre et le « prêt à penser Keynésien » qui la dessert tant. En expliquant que Keynes était déjà célèbre avant la sortie de la théorie générale en 1936, il insiste sur le fait que sa réputation d’économiste s’est surtout affirmée après sa mort. Ceci permet de comprendre qu’on peut le présenter comme « Le plus illustre des auteurs inconnus ». Dans l’introduction, ils insistent sur l’opposition populaire entre le keynésianisme et la théorie classique. L’idée populaire consacre Keynes et ses théories comme l’apologie des déficits publics, de l’inflation, du laxisme des politiques budgétaires et du poids excessif de l’Etat dans l’économie à l’opposé d’un libre jeu des marchés et d’une finance sans entrave qui serait vertueuse. Les auteurs s’interrogent alors sur le fait que, lorsqu’une grande crise apparaît, Keynes et ses théories sont transformés en trousse de secours immédiatement applicable alors que la théorie classique n’est considérée comme bien plus efficace, voire parfaite que lorsque tout va bien. Leur question est donc de savoir ce que propose le modèle classique quand tout va mal ? La force du livre réside dans sa volonté de montrer