Pourquoi les français ont besoin de rire
Pour résister à l'adversité, le rire s'impose comme un réflexe naturel, un exutoire nécessaire. Nul besoin d'être prix Nobel de médecine pour analyser les effets bénéfiques (renforcement du système immunitaire et réduction du stress) que procurent à l'organisme quelques bouffées d'hilarité : les endomorphines cérébrales que libère l'action de nos zygomatiques agissent comme une arme anti-déprime particulièrement efficace. Lorsque l'on rit, on est dans l'instant présent, on se vide la tête. A bas les migraines existentielles! «Un clown est comme une aspirine, excepté qu'il agit deux fois plus vite », affirmait Groucho Marx. Leçon retenue: la société française a mal aux encoignures, mais elle se soigne.
Que la carte Vitale ne rembourse pas les séances de « rigolothérapie » ne nous empêche pas d'avoir accès aux soins innombrables de ces rebouteux de l'âme que sont devenus les comiques et les humoristes qualifiés. Les plus connus ont pignon sur rue. Impossible, ces temps-ci, de manquer sur la devanture des cinémas et des théâtres les trombines de Kad Merad, Benoît Poelvoorde, Michèle Laroque, Francis Perrin ou Armelle. Les comédies ont la cote, les one-man-show affichent complet (plus de 200 chaque soir à Paris), les pièces de boulevard ont retrouvé une seconde jeunesse et jouent souvent les prolongations. Grâce à Yasmina Reza et à sa pièce grinçante, Le Dieu du carnage,