Pourquoi les maisons de retraite font-elles peur ?
Extrait du livre "Mieux vivre sa Vieillesse", de Paulette GUINCHARD-KUNSTLER et Marie-Thérèse RENAUD
On estime à 700 000 – dont près de la moitié souffrent de troubles cognitifs plus ou moins prononcés – le nombre des personnes âgées vivant en maison de retraite ou en foyers-logements. Ce chiffre important reste faible si on le rapproche des (presque) dix millions de plus de 65 ans en France.
Il n’est sûrement pas souhaitable que tous les gens âgés vivent en maisons de retraite, mais force est de constater que si une toute petite minorité seulement s’y trouve, c’est d’abord parce qu’elles sont à la fois trop peu nombreuses, mal adaptées et souvent trop coûteuses. C’est d’ailleurs pour la première de ces trois raisons qu’on laisse parfois fonctionner des établissements qui, de toute évidence, devraient être fermés. Lorsqu’il arrive que certains le soient enfin par décision préfectorale, c’est souvent après des années de plaintes sans effet et de " mauvaise réputation ".
Il n’est pas simple pour ceux qui cherchent un lieu d’hébergement pour personnes âgées de le dénicher. Dans ceux qui leur conviendraient, les places sont chères aux deux sens du terme, c’est-à-dire rares et coûteuses. Les autres sont souvent qualifiés par la vox populi de mouroir et ce n’est pas pour rien : les résidents y sont traités comme s’ils étaient devenus des objets inertes et sans réaction par un personnel pas assez nombreux et pas assez formé. Certains répondent tout juste aux normes élémentaires de sécurité. Il arrive même qu’ils soient (mal) tenus par des gens peu scrupuleux ayant choisi cette activité supposée lucrative parce que, pensent-ils, il y aura de plus en plus de vieillards dépendants assez fortunés pour s’offrir des maisons présentées comme des résidences de luxe, et pourtant inadaptées.
L’une des caractéristiques de tous ces lieux est de faire peur, à ceux qui sont encore jeunes et espèrent ne jamais y aller, comme