Pourquoi lire la littérature
Jean-Baptiste Poquelin, écrivain et acteur de talent, fonde en 1643, avec l’actrice Madeleine Bejart, “L’illustre théátre”, une troupe d’une dizaine de comédiens qui tente en vain de s’imposer à Paris contre les deux troupes permanentes de l’Hôtel de Bourgogne et du Marais. Pour cela il ira en province avec la troupe et c’est grâce au soutient du roi qu’il pourra regagner Paris où il connaîtra beaucoup de succès.
Comme son contemporain La Fontaine, Molière est un indépendant et un éclectique, il puise dans tout le théâtre connu, amalgame et invente. Sa satire s’attaque aux manies de l’homme et sa comédie est un document caricature sur la société de 1660.
La comédie littéraire s’est dégagée très lentement de la farce et de l’imitation des comédies latines et italiennes (“La commedia dell’arte”) avec leurs personnages stéréotypés: parasites, pédants, soldats fanfarons… . L’impulsion est donnée au genre par l’invasion du théâtre espagnol en France entre 1640 et 1660: Lope de Vega, Tirso de Molina, Caldéron de la Barca inspirent les auteurs français et Molière connaît bien cette production, il était familier de "La Commedia dell'Arte", dont les acteurs ont joué longtemps en alternance avec lui. Mais tous les éléments des vieilles comédies, vont nourrir une création neuve, dont les meilleures réussites saisissent l’homme réel dans la société réelle. Le comique et la profondeur se réconcilient.
Ses pièces constituent des documents intéressants sur la vie en 1660-1670: la caste mondaine (Le misanthrope), le libertinage (Dom Juan), une noblesse en ruine qui désire les dots bourgeois (Le bourgeois gentilhomme). S’il évoque aussi les paysans ou les intrigants, c’est surtout la bourgeoisie qui entre dans son théâtre: marchands, hommes de loi, médecins, Le malade imaginaire fait vivre sous les yeux du spectateur une famille aisée.
Tous les protagonistes sont membres d’une société précise, mais certains d’entre eux incarnent des “caractères” que l’on