pourquoi repenser le colonialisme ?
Afghanistan, en Afrique centrale et dans le Pacifique, si ce n’est dans le reste du monde, par le biais d’organisations internationales telles que l’OMC, le FMI, l’OMS ou l’Unesco, de nouvelles moutures de protectorats, moraux, sanitaires, culturels ou politiques, avec leurs panoplies aujourd’hui classiques de gouvernements fantoches, de représentativité veule, de chantages à la légitimité et d’invocations sectaires autant qu’hypocrites aux droits humains, toujours (bien entendu) prospectifs ; à l’heure où, faisant suite aux bavardages de
Durban, les excuses de l’Europe et des États-Unis sont si plates qu’elles forment un véritable tapis rouge pour les insultes, le mépris ou, pire, l’indifférence ironique qui s’y lovent ; à l’heure où, à force de frondes péripatéticiennes et de rodomontades rituelles devant les sites de conférences institutionnelles, l’Occident prétend recomposer un espace de partage mais s’enlise dans un jeu de représentations qui n’a de cesse de nier les possibilités d’action ; à l’heure où, par la grâce de l’instauration de lois de compétences universelles et de cours de justice pénale internationales destinées à juger les petits dictateurs avec le financement ou l’aval des grands, les anciens universalistes se cherchent une bonne conscience ; à l’heure, enfin, où le mythe de la croissance, du progrès, où le monopole de la
(re)formulation du réel par les technosciences sont, à la faveur des hantises consuméristes et gestionnaires, la seule voie imaginaire laissée aux générations futures, du Nord comme du Sud, n’est-il pas nécessaire de se pencher, fût-ce le temps de quelques pages, sur cette épouvante que demeure le colonialisme ?
Pas pour s’en souvenir. Car se souvenir, de nos jour s, c’est aussi classer. Et le colonialisme n’est pas, ne peut pas être une affaire classée. Les pénitences institutionnelles ainsi que les violents conflits de «