Poème de feu
Après tout ce temps il reste si peu de choses, si peu de saveurs à désirer ; que les saisons passent vite, je ne vois plus rien, rien que des couloirs machiavéliques et dantesques.
Et je me souviens de ces paroles, trainantes et matérialistes sur l’avenir du monde, sa prophétie du capitalisme et de ce vent du changement. Je n’osais y croire, mais aujourd’hui le passé me manque. Car si mes parents craignaient la guerre nucléaire, moi je ne crains plus rien. Et je vis dans l’opulence, quand je veux je peux avoir, et pourtant je déteste cette société, grande entité cadavérique dévorant les vivants emprisonnés.
Je suis moi-même un pur produit de consommation, et ma date de péremption m’est livré dés la naissance.
Pourtant on se révolte si peu, détruit par nos envies, dévoré par nos désirs.
Quelque fois j’entrevois le Paradis, sous les pinceaux de l’Artiste, je m’accroche à des rêves qui défilent parfois.
J’imagine des planètes plates, des désirs à la demande ; j’invoque de vieux amis poètes, des paix planétaires. Souvent je marche sur la Lune, et je confonds le satellite avec la Terre.
Il y a tant d’années que j’aurai dû mourir, car voyez-vous la fin m’obsède ; j’aimerai lever le voile de l’Apocalypse, que je sache ce que cache ma faucheuse. Un jour je vous raconterai mon voyage dans la fin des temps, là où la Bible ne dicte plus ses commandements.
Les volcans ont rugi, la Terre s’est ouverte aux démons de feu, et les Hommes se cachaient face à la lave vivante. Ils se terraient, quand la Nature les délogea, les gratte-ciels furent engloutit, les immeubles dévalisés par des météores vomissant des vents de cendres liquides.
Toute notre société bien fondée disparaitra et tout recommencera : l’Histoire relatera ce nouvel épisode de Noé et les hommes continueront à se dresser,