Poème
Tandis que les crachats rouges de la mitraille
Sifflent tout le jour par l'infini du ciel bleu ;
Qu'écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,
Croulent les bataillons en masse dans le feu ;
Tandis qu'une folie épouvantable broie
Et fait de cent milliers d'hommes un tas fumant ;
- Pauvres morts ! dans l'été, dans l'herbe, dans ta joie,
Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !… –
Il est un Dieu qui rit aux nappes damassées
Des autels, à l'encens, aux grands calices d'or ;
Qui dans le bercement des hosannah s'endort,
Et se réveille, quand des mères, ramassées
Dans l'angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir,
Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !
Rimbaud, Poésie, 1870
J’ai choisi le poème Le mal, de Arthur Rimbaud, car c’est un poème qui dénonce de façon très virulente le mal de la guerre, mais aussi la religion. Ce qui m’a plu dans ce poème, c’est la façon dont Rimbaud a écrit son œuvre. En effet, les vers sont parfois très dur, comme « Et fait de ces milliers d’hommes un tas fumant », ou encore « Crachat Rouge de la mitraille ». Il ne passe pas par quatre chemins, il est direct.
La façon dont Rimbaud déshumanise les hommes m’a également beaucoup plu. Cela a servit à montrer que soit derrière la couleur écarlate (qui représente ici les troupes françaises), ou derrière les couleurs vertes(Prusse), les soldats ne sont rien de plus que des pions qu’on envoient a une mort certaine.
La référence a la famille que Rimbaud place a la fin de son poème m’a fortement intéressé, puisque je trouve que ce côté de la guerre (Souffrance des familles) n’est pas assez évoqué dans les poèmes dénonçant la guerre. Il montre la détresse de la famille (ici à travers la mère) après la mort de leurs proches.
Les nombreuses références à la nature sont également importantes dans ce poème. Malgré la gravité du sujet du poème, Rimbaud rend une sorte d’hommage à la nature. Au moment