Poésie au 19 ° siècle
En quoi peut-on dire que la poésie témoigne d'un désir d'ailleurs au tournant du 19ème et 20ème siècle ?
La poésie est un genre littéraire travaillé et développé depuis l'Antiquité grecque. A cette époque, on appelait poésie toute sorte d'expression, qu’il s’agisse de l’art oratoire, du chant ou du théâtre, définition qui a beaucoup évolué, puisqu'on a dissocié la notion de musique de celle du poème, très souvent composé de rimes ou en tous cas de jeux sur les sonorités, et versifié. A la fin du 19ème siècle, les poètes ont délaissé le principal courant artistique précédent, le romantisme, ou l'expression des sentiments, pour se tourner vers d'autres formes. Ils ont cherché le renouvellement sous toutes ses formes, mais surtout à travers un désir d'ailleurs commun.
Nous pourrons nous demander en quoi la poésie de cette époque témoigne d'un désir d'ailleurs, et sous quels aspects cette envie se présente.
C'est dans cette optique que nous envisagerons les axes suivants : tout d'abord, nous étudierons un changement visuel du poème, puis le désir d'ailleurs par le poète lui même, pour enfin aborder le sujet de manière plus profonde, en travaillant sur la valeur métaphorique de ce désir d'ailleurs.
En premier lieu, on remarque en ce tournant de siècles une évolution « matérielle » dans la construction du poème lui même.
C'est ainsi que les poètes abandonnent petit à petit les sonnets, trop stricts et ne permettant pas assez d'extravagances pour se lancer dans des formes beaucoup moins traditionnelles, en commençant par la prose, mais aussi les vers libres, ou encore le pantoum, forme poétique d'origine malaise introduite en France par V. Hugo et T. Gautier : C'est la reprise d'un même vers tous les 3 vers.
L'apparition d'un courant artistique, « l'Esprit Nouveau », appuie ce désir de s'échapper des conventions de la forme poétique, car il met en œuvre des sujets paraissant parfois burlesques, en mettant au cœur de l'écrit la modernité.