Prendre conscience de soi est-ce devenir étranger à soi ?
Depuis le 19e siècle, la conscience est mise en cause par les philosophes puis par la psychanalyse. Prendre conscience de soi: ce moment de prise de conscience suppose que nous nous approchions à un sentiment immédiat de nous-mêmes. Lorsque j'agis machinalement dans la vie quotidienne, mon identité ne fait pas problème. Prendre conscience de soi, réfléchir sur soi, c'est apparaitre a soi-même comme une énigme: qui suis-je au juste? Mon identité n'est plus évidente elle est problématique. Nous allons donc nous poser la question si prendre conscience de soi est-ce devenir étranger à soi ? Pour répondre à cette problématique, nous verrons dans un premier temps que prendre conscience de soi c’est produire une identité mais nous verrons qu’en seconde partie que prendre conscience de soi peut être devenir étranger à soi.
Nous allons voir dans une première partie que prendre conscience de soi c'est produire une identité et dans un premier point nous verrons que le « je » est constituif de la personnalité.
Dire « je » c’est prendre conscience de soi. On prend conscience de nous à partir de l’enfance : au début, l’enfant parle de lui à la troisième personne. Il n’a pas le « je » de suite donc il doit passer du « se sentir » à « se penser ». Se sentir c’est être dans la multiplicité d’états sans avoir l’impression de changer. C’est la succession d’états. L’enfant sent ses états mais il ne peut pas dire qu’ils sont les siens car il n’a pas encore conscience de lui. Il pourra dire que ce sont les siens quand il fera la synthèse de tous ces états et du « je ».
Si on en arrive à la conscience de soi, au fait de « posséder le je dans sa représentation » comme le dit Kant, comme il l’explique à propose de l’enfant qui avant 2 ans ne fait que confusément se sentir, cette prise de conscience est décisive. Progressivement, avec le stade du miroir où l’enfant voit dans le miroir une image unifié de son corps : jusque