presentation de la question d histoire hellip
Entre le congrès de Vienne, tentative de refondation de l'ancien ordre dynastique, pratiquement sans prise en compte des aspirations des peuples, et la proclamation de l'Empire allemand dans la galerie des Glaces du château de Versailles en janvier 1871, l'histoire de l'Europe du dix-neuvième siècle a été largement dominée par la question des « nationalités ». Dès l'automne 1830, la Belgique s'émancipe et la Pologne s'insurge ; le printemps des peuples de 1848 n'a eu qu'un temps, mais le mouvement était si profond en Italie, en Allemagne et en Hongrie notamment qu'il n'a pu être étouffé, qu'il a même été canalisé et utilisé par les Cavour et Bismarck sous le regard d'abord bienveillant de Napoléon III. Le compromis austro-hongrois de 1867, les unités italienne et allemande, si mal connus des Français d'aujourd'hui, sont l'aboutissement de ce processus historique, la création d'Etats-nations au cœur de l'Europe : ce sont à la fois des références historiques majeures pour beaucoup d'Européens d'aujourd'hui et une clef de compréhension de bon nombre d'événements du vingtième siècle, voire du vingt-et-unième.
Des Balkans à l'Irlande et du Pays basque à la Finlande, la question serait presque pan-européenne, et on ne saurait envisager de la traiter dans son ensemble : il s'agira d'en comprendre les enjeux, avec la naissance des
États-nations, la volonté d'homogénéisation politique, culturelle, économique autour de mythes romantiques et d'accords douaniers, mais en se concentrant sur un espace géographique plus restreint, au cœur de l'Europe : l'Italie, qui n'était encore au début de la période, selon le mot célèbre du chancelier Metternich qu'une
« expression géographique », les territoires inclus dans la confédération germanique de 1815, mais aussi évidemment les parties du royaume de Prusse et de l'empire d'Autriche qui n'y appartenaient pas (la Posnanie, la
Prusse orientale ou la