Primitivisme
Le primitivisme n'est pas du tout l'art des sociétés tribales, mais l’intérêt porté par des artistes modernes à ce sarts primitifs.
A la fin du XIXe siècle, deux vagues successives d'expansion territoriale ont nourri le primitivisme européen: vers l'Océanie et vers l'Afrique.
I GAUGUIN
Le primitivisme englobe bien davantage que de simples emprunts formels à l'art non européen. Dès Gauguin, la relation à l’art primitif se mêle l’accès à des modes de pensée, plus fondamentaux. De là ses évasions, en Bretagne, à la Martinique, à Tahiti, aux Iles Marquises, toujours plus loin. Il était profondément insatisfait des artifices de l’art occidental, et aspirait à quelque chose d’infiniment plus simple.
(Te Rerioa, Le Rêve, La Case)
« Je pars pour être tranquille, pour être débarrassé de l'influence de la civilisation. Je ne veux faire que de l'art simple ; pour cela j'ai besoin de me retremper dans la nature vierge, de ne voir que des sauvages, de vivre leur vie, sans autre préoccupation que de rendre, comme le ferait un enfant, les conceptions de mon cerveau avec l'aide seulement des moyens d'art primitifs, les seuls bons, les seuls vrais »
En quittant la France pour Tahiti, Gauguin espérait donc trouver dans les Iles, non seulement une inspiration nouvelle, mais aussi les traces de l'âme primitive. Il se mêla profondément à la vie des indigènes, s'initia à leurs coutumes, à leurs croyances, et traduisit la connaissance qu'il prit ainsi des gens et des choses en des toiles parées de titres en tahitien. Il note des scènes et des gestes, des petits faits quotidiens qui deviennent le sujet de tableaux dont les titres, sont autant de commentaires sur la psychologie tahitienne. Il croque, de-ci-delà des motifs, dont certains figureront da ses peintures. Il analyse, décompose le système des arts polynésiens, et opère par collage.
Pour recréer la poésie la langue tahitienne, Gauguin va substituer ses propres emblèmes. Il les juxtapose, et brouille