prix prédateur
Laurent BENZONI
Paru dans Problèmes économiques
N° 2683
11 octobre 2000
TERA Consultants
32, rue des Jeûneurs
75002 PARIS
Tél. + 33 (0) 1 55 04 87 10
Fax. +33 (0) 1 53 40 85 15
S.A.S. au capital de 200 000 €
RCS Paris B 394 948 731
Des stratégies de prix - Prix prédateurs: les enseignements de l'analyse économique1
Laurent BENZONI
Professeur à Paris II et à l’ENST
Paru dans Problèmes Economiques, N° 2683 - 2000
L’importance que les juristes semblent accorder aux analyses des économistes dans les affaires
de
prédation
sont
flatteuses.
Mais
au
risque
d’un
certain
désenchantement, les espoirs en la matière risquent d’être déçus. En effet, lorsque l’on connaît de l’intérieur quelque peu la matière, on sait que cette partie de la théorie économique constitue encore un vaste chantier de recherche et les conclusions actuelles auxquelles aboutissent les économistes en matière de prédation, ne sont ni claires ni précises.
John Rockfeller disait : “ seul un concurrent mort n’est pas dangereux ”. On se souvient que son entreprise, la Standard Oil a fait l’objet d’un procès retentissant aux
Etats-Unis à la fin du siècle dernier pour ses pratiques anti-concurrentielles, notamment ses pratiques de prédation. Cette déclaration de John Rockfeller révèle toute l’ambiguïté de la question de la prédation. En effet, sur un marché, le
“ meurtre ” des concurrents par une entreprise, n’est pas prohibé. Il s’agit même, sur le fond, d’une règle normale du fonctionnement de la concurrence, censée sélectionner les meilleurs. En revanche, il est aujourd’hui admis que certains des moyens employés pour parvenir à cette fin sont considérés comme non souhaitables,
1
Cet article est une version révisée de l’article initial « Prix prédateurs : les enseignements de l’analyse économique », paru dans la Revue de la Concurrence et de la