Problematique afghane
Marco Vincenzino estime que l’opinion des pays de l’OTAN ne s’intéresse plus beaucoup à la guerre en Afghanistan. Et il pense que perdre l’intérêt – et le soutien – de l’opinion publique pourrait conduire à perdre la guerre.
En définitive, l’avenir de l’Afghanistan dépendra dans une large mesure de la capacité de son gouvernement central d’être à la hauteur des grands espoirs que nourrissent les citoyens afghans ordinaires, ou du moins d’en donner le sentiment. S’il n’y parvient pas, le risque d’une perte irréversible de sa légitimité sera l’un des éléments qui menacera le plus, à long terme, la « réussite » dans ce pays.
Même si la communauté internationale peut encore renforcer son engagement dans la plupart des secteurs, le meilleur résultat qui en découlera sera de faire gagner du temps à l’Afghanistan. Néanmoins, l’opinion afghane a besoin d’être assurée que l’engagement de la communauté internationale portera sur le long terme, et qu’il sera cohérent et fiable. De nombreux Afghans ont encore en mémoire le désintérêt international qui a suivi le retrait de l’Union soviétique, et l’ascension des talibans.
Alors, quel est le degré d’engagement de la communauté internationale vis-à-vis de l’Afghanistan? Si le soutien varie d’un pays à l’autre, dans l’ensemble les signes ne sont guère encourageants, particulièrement aux yeux du citoyen afghan ordinaire.
Tout d’abord, l’obtention de fonds et de moyens supplémentaires des pays de l’OTAN pour l’Afghanistan a été un processus ardu. Des débats houleux ont eu lieu dans les parlements, les médias et les instances de débat public de nombreux États de l’Alliance. Même si les 40 pays impliqués en Afghanistan apportent leur contribution sous une forme ou une autre, dans l’ensemble les efforts et les ressources ne sont toujours pas suffisants pour remplir la mission. Et un plus large partage du fardeau s’impose sur tous