Pronoms Personnels
Etude d’un discours sur la propagande raciste dans une communauté virtuelle
Lise FONTAINE
University of Cardiff
1. Introduction
Un discours explicite sur le racisme dans une communauté quelconque relève forcément des différences d’opinions et de positions. Thème dangereux, il devient rapidement conflictuel, surtout dans une communauté qui est soidisant « inclusive ». La propagation d’une idéologie raciste est de la propagande. Même si, comme dans notre cas, ce n’est pas fait pour le grand public, c’est tout de même « la dissémination de l’information pour convaincre et réaliser un plan prédéfini » 1, une définition simple de la propagande.
Le choix d’une communauté virtuelle permet d’analyser le discours de groupe sans le paradoxe de l’observation. L’emploi des pronoms personnels par le locuteur reflète son positionnement par rapport à la communauté ainsi que la position qu’il accorde aux autres dans la communauté et à l’extérieur. Ainsi, chaque référence personnelle, et l’absence de référence personnelle, peut viser plusieurs rôles discursifs qui dévoilent une stratégie discursive.
Dans cet article, nous allons profiter de ce discours « propagandiste » sur le racisme pour comparer les choix qu’ont été fait entre le locuteur qui cherche à promouvoir le racisme et celui qui est contre. La question principale que pose cette étude est la suivante : Quels sont les effets de cette confrontation face à la propagande raciste sur les choix que fait le locuteur quant à la référence personnelle ? Dans son travail sur les pronoms personnels, Katie Wales nous dit, en élargissant le travail de Bengt Jacobson 2 sur les pronoms, que « c’est l’attitude du locuteur qui détermine le choix d’un pronom plutôt qu’une classification des référents dans le monde environnant » (Wales, 1980, 42). La fréquence des pronoms personnels dans un discours donné reflète cette attitude du locuteur face à son co-locuteur. Il n’est donc pas simplement