Proposition 6 kant
Les paradoxes de l'idée de progrès dans et de l’histoire.
Nous avons vu que dans la 4 propo., Kant définit le moyen du progrès: l'insociable sociabilité : il s'agit d'une force ambivalente naturelle, puisque elle a la même origine: l'amour de soi, le même but spontané: la satisfaction de l'intérêt personnel, mais deux formes d'expression: l'une, centrifuge qui vise, ou risque de provoquer, la dissociation du lien social dès lors que chacun cherche à s'affirmer aux dépends des autres, l'autre, centripète qui cherche au contraire à maintenir le lien social, par l'acceptation, imposée de l'extérieur, d'un droit délimitant et garantissant la sécurité de chacun, contre la menace de l'égoïsme des autres et pour que chacun soit à même d'apprendre et de vivre avec et auprès des autres, afin de développer ses facultés et de satisfaire ses besoins.: Chaque homme est contraint de s'associer aux autres pour réaliser ses fins propres et désire en même temps et pour le même motif général s'opposer à eux .
Cette ambivalence, interne à l'intérêt égoïste, est ce qui va produire, selon Kant, un progrès de la culture: en s'affrontant entre eux dans le cadre du droit régissant et garantissant le maintien du lien social , les individus, pour la satisfaction de leur intérêt égoïste seront conduits à faire l'effort de travailler et de développer leurs talents et leur raison active, c'est à dire à sortir ou à s'arracher de l'état primitif hypothétique où les hommes n'étaient pas encore vraiment des hommes raisonnables, mais sans plus de valeur que des animaux domestiques, c'est à dire du bétail, instruments et moyens pour les autres, plus forts ou plus chanceux. Il y aurait là en effet, selon Kant, une contradiction au coeur de la nature, puisque, en vertu du principe rationnel de finalité, la raison voulue par la nature ne peut pas, sans que la nature et elle-même se