Proustt et la photographie
| |J’ai imaginé une fiction : À la recherche du temps perdu raconte une vocation de photographe autant qu’une vocation |
| |d’écrivain. C’est la découverte progressive des pouvoirs de la photographie comme œuvre de mémoire. |
| |Regarder, enregistrer, inscrire, reproduire, imiter, révéler, imaginer sont pour moi les sept clés de l’imaginaire |
| |photographique. Pour les besoins du livre, d’une construction circulaire, Proust inverse fréquemment les termes, |
| |anticipe. Son récit suppose dès l’origine la possession de la vérité finale. |
| |Une collection de souvenirs, comme un album de photographies, ne peut faire un roman. Il fallait pour construire |
| |la Recherche un point d’appui plus ferme : la révélation de la mémoire involontaire. Dès 1909 Proust s’est enfermé |
| |dans son œuvre, dans l’architecture encore presque vide de son roman, qu’il ne va plus cesser jusqu’à sa mort de |
| |remplir. |
| |Je vois dans cette entreprise un modèle pour les photographes, parce que parfaitement romanesque. Je veux bien |
| |croire qu’il se fera encore des œuvres comme celles de Robert