Psychologie cognitif
Patrick Lemaire et Delphine Gandini
Respectivement, professeur de psychologie à l'université de Provence et membre de l'Institut universitaire de France, auteur avec Louis Bherer de Psychologie du vieillissement. Une perspective cognitive, De Boeck, 2005, et doctorante au Laboratoire de psychologie cognitive (CNRS/université de Provence).
La vieillesse est-elle un naufrage ? Du point de vue cognitif, oui ! Mémoire, attention, rapidité..., la plupart des aptitudes intellectuelles sont affectées par le vieillissement. Mais à des degrés divers selon les aptitudes et les personnes. On commence à entrevoir les mécanismes en jeu et les moyens d'en retarder les effets...
Comment évoluent nos capacités intellectuelles avec l'âge ? Existe-t-il des activités et des processus cognitifs qui ne se dégradent pas (voire s'améliorent) au cours du vieillissement ? Le déclin des performances cognitives touche-t-il tout le monde ou seulement certaines personnes ? Quelles sont les caractéristiques individuelles qui conduisent à un vieillissement que l'on qualifie de réussi ? Est-il possible de contrecarrer les effets délétères de l'âge sur la cognition ? Si oui, comment ?
Ce ne sont là que quelques-unes des questions auxquelles cherchent à répondre les psychologues du vieillissement cognitif depuis une vingtaine d'années. Les recherches conduites en laboratoire ont déjà permis d'accumuler bon nombre de réponses claires et précises et soulèvent certains espoirs. Ils concernent aussi bien l'amélioration des diagnostics des démences liées à l'âge et leur prise en charge clinique que la lutte contre les déclins cognitifs qui accompagnent le vieillissement normal.
À chaque mémoire ses mécanismes
Il y a vingt ans, les psychologues étudiaient l'évolution de nos capacités intellectuelles en examinant les scores aux tests de QI en fonction de l'âge. Ils ont alors découvert que toutes les activités intellectuelles diminuent avec l'âge, et ce