psychologie de la perception
Manuel Gimenez, Collection « domino », Flamarion, 1997
Introduction
La psychologie de la perception s’est posée, historiquement, deux questions centrales : quelle est la spécificité de la perception par rapport à d’autres activités conscientes ? quel est le rapport entre perception et « réalité » ?
Sur la nature de la perception, on peut s’accorder sur un certain nombre de propriétés : la perception est un mode de représentation de l’environnement, ainsi qu’un mode de connaissance ; elle se déroule dans l’instant en utilisant des capteurs sensoriels ; c’est finalement une « connaissance immédiate d’origine sensorielle ».
Le rapport entre réalité et perception varie selon les écoles philosophiques : pour les courant dits
« réaliste » « rationaliste » et « empiriste »1, « il y a » un monde objectif et « il y a » une perception subjective de ce monde objectif, que l’on peut partiellement atteindre par la raison ou par l’expérience. Pour le courant phénoménologique, il n’y a pas de « réalité » hors de sa construction par le sujet percevant2.
La psychologie expérimentale évite de se demande ce qu’est la perception, elle se contente de décrire sa manifestation en terme de comportement ou de verbalisation. La « réalité » du monde des objets, en psychologie expérimentale, est définie statistiquement comme l’ensemble des propriétés perçues partagées par tous les sujets « normaux »3. C’est une approche normative de la perception. On distingue cependant 3 approches :
Soit on évacue carrément la perception, et on s’intéresse aux relations entre stimulus et « réponse ».
Soit on considère la perception comme un système de traitement de l’information sensorielle, séparée de la « représentation » (mais aussi de la « sensation »).
Soit on considère la perception comme la construction d’une signification.
La perception « directe »
La texture est un indice crucial dans la perception des surfaces dans l’espace, du fait de sa