Publicté
Le discours publicitaire automobile comme révélateur de l’altérité russe
Elena Ivanova-Glédel
Depuis son apparition dans la culture russe, l’automobile est assimilée au pouvoir, à la liberté, à la richesse. C’était la troisième composante du rêve soviétique, qui se résumait à l’acquisition d’abord d’un appartement, ensuite d’une datcha et enfin d’une
automobile. Dans le discours postsoviétique, l’automobile continue d’être un élément important de la conception russe du monde.
D.2.
Dans ma thèse,
l’automobile, en 2002, déterminait le statut social et imposait son fonctionnement au consommateur français, tandis que pour son homologue
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russe, elle se définissait par des types d’activités (se montrer, se détendre ou rêver). L’identité offerte par l’automobile correspondait, dans la société française, à un rang social précis, mais
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permettait, dans la société russe, une ascension
sociale immédiate. Le client français subissait la pression discursive (emploi du dialogue, du mode impératif et désignation de périodes d’achat), alors que le client russe était ménagé et ennobli par la politesse linguistique. Enfin, dans le contexte français, le discours s’attachait aux valeurs bourgeoises telles que l’économie et répondait ainsi au mieux aux attentes du destinataire du message publicitaire, qui voulait profiter de la moindre remise. Dans le contexte de la nouvelle Russie, qui restait, en 2002, en panne identitaire et cherchait un réseau de valeurs auxquelles s’accrocher, le discours publicitaire s’attachait aux valeurs aristocratiques d’avant 1917 (l’intégration à la haute société, l’appartenance à ce que les Russes nomment aujourd’hui élite, guère différente de la jet-set).
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D.3.
Avant de présenter mon nouveau corpus, les outils méthodologiques appliqués à son étude et les résultats
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obtenus, je pense qu’il serait utile de nous familiariser avec la spécificité de la publicité russe par le biais d’une