Puis-je me mettre à la place d'autrui
Position du pb :
Il faut tout d'abord examiner la cohérence logique de l'énoncé m^me du sujet: si par définition, je n'est pas l'autre, si mon intériorité s'oppose à l'extériorité de l'autre, comment pourrais-je passer du je à l'autre? De ce point de vue, il y a entre moi et autrui une opposition de nature différente que la simple distance spatiale évoquée par l'idée de place.
Pour que le sujet prenne davantage sens, il est nécessaire de se poser la question de la possibilité d'un dépassement complet de la perspective du je pour évoquer la possibilité ou non de l'adoption du point de vue de l'autre.
Quels seraient alors la signification et l'intérêt de tenter d'adopter le point de vue de l'autre. Comment comprendre le sens d'une telle intention?
I Impossibilité de se mettre à la place de l'autre : les paradoxes logiques de l'énoncé
A Les paradoxes de l'expression alter ego
Si l'autre n'est pas moi, comment puis-je me mettre à sa place . Cela supposerait une transformation de nature.
Impossibilité de connaître autrui. Je ne peux passer de mon intériorité pour accéder à l'intériorité d'autrui. Autrui, pour moi, c'est l'extériorité.
En outre, si je pouvais me mettre à la place de l'autre, serais-je encore moi-m^me?
Impossibilité pour moi d'être à la fois moi-m^me et l'autre>.
B » Se mettre à la place de l'autre » ne renvoie pas à une identification complète, mais à une tentative d'adoption d'un point de vue différent du mien.
Pour échapper à la contradiction logique, je dois comprendre que l'expression ne peut désigner un fait, ou une possibilité effective mais seulement une intention ou une exigence morale.
II Comment comprendre cette tentative de « se mettre à la place de l'autre?
A au niveau affectif
Tenter de se mettre à la place de l'autre, c'est renoncer au narcissisme, qui nous fait n'éprouver d'amour que pour nous-m^mes. Passage de la pitié à la compassion
B au niveau intellectuel
Il