putin de salope
L'automatisation du travail, et à travers elle l'absence de limites du travail, la quête de l'abondance, menace ce monde de sécurité. Les outils qui fabriquent un monde laissent la place à des machines qui imposent leur rythme et qui détruisent le monde :
« Pour une société de travailleurs le monde des machines remplace le monde réel, même si ce pseudo-monde ne peut jouer le rôle le plus important de l'artifice humain, qui est d'offrir aux mortels un séjour plus durable et plus stable qu'eux-mêmes. »21
L'avènement du travail puis de la fabrication de l'œuvre dans le domaine public fait perdre son sens à l'œuvre. Pour offrir sécurité et maîtrise de soi, l'œuvre a en effet besoin d'être créée en privé avant d'être exposée publiquement :
« Cet isolement est la condition de vie nécessaire à toute maîtrise, qui consiste à être seul avec l'« idée », l'image mentale de l'objet futur. (…) Ce n'est qu'en s'arrêtant, lorsque son produit est achevé, que l'ouvrier peut sortir de son isolement. »22
L'utilité de cette apparition de l'œuvre dans le domaine public se perçoit par excellence avec l'exemple des œuvres d'art : sans être elles-mêmes immortelles, elles offrent un « pressentiment d'immortalité »23 car elles accueillent l'action et la parole et lui permettent de survivre au moment de l'action :
« « Accomplir de grandes actions et dire de grandes paroles » ne laisse point de trace, nul produit qui puisse durer après que le moment aura passé de l'acte et du verbe. (…) Les hommes de parole et d'action (…) ont besoin de l'artiste, du poète et de l'historiographe, du bâtisseur de monuments ou de