Pélerinage à l'île de cythère dit l'embarquement pour cythère d'antoine watteau
En 1718, Watteau en fit lui-même une réplique sensiblement différente, intitulée Embarquement pour Cythère, ayant appartenu à Frédéric II de Prusse et exposée aujourd'hui au Château de Charlottenburg à Berlin.
Dans l'Antiquité, l'île de Cythère, située dans les îles grecques de la mer Égée, abritait un temple dédié à Aphrodite, déesse de l'amour : ses eaux auraient vu naître la déesse. L'île représente donc le symbole des plaisirs amoureux. Plusieurs symbole laissent penser que l'île est celle de Cythère comme la Vénus enguirlandée dans les bois, la nacelle en forme de lit, les couples déjà enlacés ou encore les allusions mythologiques. Ici le paysage est vaste avec cette profonde trouée sur une rivière ou un lac. Le paysage est imaginaire et ressemble davantage à un décor de théâtre. L'illusion de la profondeur est donnée par les techniques de la perspective : d'abord par la diminution de la taille des personnages ou des végétaux en raison de leur distance au spectateur. C'est une perspective géométrique.
Elle est aussi suggérée par les formes de moins en moins précises et les couleurs de plus en plus pales avec l'éloignement. À l'horizon la terre et le ciel se confondent. C'est la perspective atmosphérique. Les personnages sont vêtus avec recherche de costumes qui semblent là aussi des vêtements de théâtre (surtout les hommes). Ces personnages sont élégants, délicats (les hommes ont des traits aussi délicats que les femmes) , maniérés. À droite, un arc et des flèches sont accrochés au socle de la statue d'Aphrodite, ce sont les attributs d'Éros, le dieu de l'amour. Les personnages vont par couple. Ils conversent et les hommes