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Tout se mélange et se confond, la nourriture et les propos débordent de tout côté. A la fin même, il devient impossible d’identifier ceux qui parlent, et peut-être faut-il y voir l’expression d’une voix commune reconstituée autour de la nourriture (" oui, on s’en flanqua une bosse ! Quand on y est, on y est). Et le narrateur même semble se mêler à la communauté avec un regard cependant qui glisse vers une critique qu’on peut de moins en moins attribuer aux personnages et qui culmine ainsi : " on aurait dit des derrières de gens riches, crevant de prospérité. "
3- Les relations sociales
La critique a noté le rapprochement entre le festin organisé par Gervaise et la tradition du potlatch telle qu’elle est pratiquée par les Indiens. L’exercice du don tel que le pratique Gervaise devient ainsi une prise de pouvoir sur ceux à qui elle donne mais aussi une revanche sur la misère. Georges Bataille écrit ainsi que celui qui donne " s’enrichit d’un mépris de la générosité " et la fête telle que la pratique le groupe semble en effet opérer un renversement tel que la communauté se goinfre à avoir " des faces pareilles à des derrières, et si rouges, qu’on aurait dit des derrières de gens riches, crevant de prospérité ". La dernière phrase que l’on a attribuée au narrateur est donc peut-être aussi l’expression de la volonté générale du groupe ici rassemblé.
Cependant, cette fête est aussi l’occasion de rivalités. " Les Lorilleux passaient leur rage sur le rôti ", " Poisson jetait à sa femme des regards sévères ", même le sage Goujet, si on lui attribue une part de la narration, semble jaloux de l’attention que porte Gervaise au père Bru. Finalement, à travers cette fête, est retranscrite toute la vitalité des liens sociaux de ce monde ici réuni, qui reproduit à son échelle, ceux du monde ouvrier, entre désir de communauté,