Qu'est-ce-que la poèsie
Les origines de la littérature française remontent au XIème siècle avec les poèmes bibliques, les vies de saints, les chansons de gestes ou romans de chevalerie en vers et les romans courtois, également versifiés. Peu d’œuvres de ce siècle ont pu être conservées. L’activité poétique des XIIème et XIIIème siècles fut très féconde. Les premières poésies étaient des chansons que les troubadours (poètes du sud) et les trouvères (poètes du nord) chantaient en s’accompagnant à la vielle. Une opulente vie de cour s’était organisée d’abord dans le Midi (en Aquitaine et Gascogne notamment) puis ensuite dans le nord de la France (Arras devint le haut lieu du lyrisme du nord) et a permis l’éclosion d’une poésie courtoise dont Eléonore d’Aquitaine, reine de France puis plus tard, reine d’Angleterre fut la protectrice ins¬pirée. C’était l’époque des lais décrivant des situations amoureuses, des virelais, petites pièces à refrains, des chansons à danser: rondets de carole et ballettes; des chansons de croisade; des chansons à personnages: chansons de mal mariées, chansons d’aube évoquant l’heure de la séparation des amants, pastourelles racontant une rencontre entre un seigneur et une bergère, des débats: petits dialogues sur l’amour, des motets: chants à deux voix; des reverdies relatant l’émoi du poète devant un décor printanier; des chansons de toile, ainsi appelées car les scènes décrites se passaient souvent dans des ateliers de tissage et de couture.
La poésie dominée par le lyrisme chantait l’amour de créatures d’exception parées de beauté et de vertus, les scènes de la vie courante, la courtoisie, les soucis d’ordre chevaleresque, les croisades, la dévotion à la Vierge. La poésie était marquée par beaucoup de naïveté mais elle était en même temps grave, pleine de raffinements dans le vocabulaire et le style. D’ailleurs, cette ingénuité s’estompe progressivement au fur et à mesure que l’écriture gagne