Quand les cadres se rebellent
Premier point important : ces rebelles ne cherchent pas à détruire l’entreprise, ils ne sont ni anarchistes, ni anti-capitalistes ou anti-mondialistes. Leur rébellion n’est pas idéologique.
Pour eux, résister, c’est contester des évidences. « Or il y a beaucoup d’évidences dans le management actuel : l’évidence de la flexibilité, de la mobilité, de l’agilité, l’évidence de la diversité et de la différence ».
Ainsi les revendications de la rébellion portent essentiellement sur la gestion des ressources humaines et des affaires. Les rebelles s’emparent de thèmes qui sont traditionnellement réservés aux élites, au top management, aux dirigeants. Ces causes concernent des décisions et des pratiques gestionnaires : critères d’évaluation ou des performances, opportunités d’investissements statégiques, etc.
Ces cadres cherchent également à ce que soit conservée ou reconfigurée leur autonomie dans leurs zones de sociabilités privées. « Au fond, ces cadres rebelles cherchent à entretenir, préserver ou gagner leur estime d’eux-mêmes, à construire une identité que l’entreprise à travers son management en acte leur refuse ».
Sur quoi débouchent ces rébellions ?
Selon les auteurs, ces rébellions peuvent être bénéfiques, constructives et performantes par leurs effets collectifs si elles parviennent à transformer une cause individuelle en débat de pratiques managériales et de gestion. Car la rébellion véhicule et produit de la créativité.
Déjà par le fait que les contestataires modifient leur itinéraire de vie (certains cadres en s’excluant de leur entreprise, d’autres en restant mais en parvenant à faire évoluer les choses).
Mais aussi parce que la rébellion est porteuse de nouvelles formes de culture professionnelle, d’organisation et de pouvoir au sein de l’entreprise. « Elle explore et construit de nouvelles façons d’agir ensemble, de nouvelles solutions et façons de produire, d’interagir