Le théâtre, c'est la vie, les corps qui se meuvent, les voix qui surgissent des profondeurs, le public qui réagit en direct à ce qu'il voit, mais c'est aussi la mort. La mort d'un personnage, d'une idée, d'une figure, d'un monde. Le théâtre ne laisse pas la possibilité de représenter dans un de ces arts qu'on appelle "vivants": les spectateurs sont dans la même salle que les comédiens, ils les voient en vrai. La première représentation de la mort qui vient à l'esprit est celle du cinéma, qui reproduit de façon très réaliste les gestes, le sang, l'attitude du corps...C'est probablement la plus facile tant à représenter qu'à faire comprendre au public, mais elle n'apporte rien à l'intérêt dramaturgique de cette mort, elle est justement trop réaliste pour un art qui ne revendique plus ce réalisme. Au théâtre, certains choisissent de signifier la mort par la sortie de scène du comédien, qui a quitté le corps de son personnage: il se lève et s'en va tranquillement. Il y a une frontière volontairement brutale entre la scène et le reste, et à partir du moment où l'acteur quitte la sphère scénique, il ne fait plus partie du jeu. Cet acte est extrêmement puissant: le public voit un personnage mourir, puis celui qui l'incarne s'en aller et l'abandonner.
Mais quelles sont les différentes fonctions de la représentation de la mort au théâtre ?
L'examen de cette problématique portera sur la fonction dramatique de la mort et sa fonction symbolique.

Tout d'abord, la fonction dramatique

Tout d'abord, l'intrigue représente l'ensemble des événements qui forment le nœud d'une pièce de théâtre, autour duquel s'organise le déroulement des scènes. Il existe dans la notion d'intrigue un aspect complexe puisque celle-ci renvoi à une difficulté qu'il va falloir surmonter ou à un problème qu'il va falloir résoudre. Une intrigue sous-entend forcément une dynamique puisqu'elle induit un dépassement. Quant à savoir si ce nœud complexe est l'essentiel au théâtre, c'est-à-dire s'il